Samedi 05 janvier 2013: http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Pourquoi-baleines-et-dauphins-s-echouent-en-nombre-_3636-2149988_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS
On ne dit pas « échouage » (qui est un acte volontaire), mais « échouement » (un accident). « Mais bon... c'est rentré dans l'usage commun », philosophe Sami Hassani, responsable des laboratoires d'études d'Océanopolis, à Brest. Il est l'un des meilleurs spécialistes européens de ce phénomène observé sur tout le littoral français.
L'hiver s'accompagne souvent de violents coups de tabac, très rapprochés. Les vents portants de sud-ouest ont rabattu sur la façade atlantique les corps d'animaux « morts de maladie ou de vieillesse. Nous finissons l'année 2012 avec le même nombre que d'habitude » : entre 150 à 200 mammifères échoués, de la baie du Mont-Saint-Michel jusqu'à l'estuaire de la Loire.
Le bruit et le plastique
Depuis plusieurs années, les scientifiques observent « un net accroissement d'animaux morts après des captures accidentelles » dans des engins de pêche. Avec des pics en février-mars. « Marsouins, voire dauphins, sont piégés au moment de la pose ou de la remontée des filets calés au fond. » De même, les chaluts pélagiques (pour le maquereau, l'anchois, le bar) peuvent être meurtriers pour les dauphins. « 200 animaux étaient morts en trois semaines, en 1997. » Depuis, « nous travaillons avec les pêcheurs, conscients du problème ». Des tests sont en cours, utilisant « notamment des répulsifs ».
La pêche, mais aussi les nuisances sonores. À commencer par « le harcèlement » des voiliers et jets-skis dans les zones côtières ou les archipels. Plus rares, « les recherches sismiques ou pétrolières », avec leurs canons à air comprimé, « sèment la panique, voire provoquent des lésions mortelles. » Sami Hassani travaille « sur un protocole. Avec les professionnels, nous cherchons à limiter la casse, en effarouchant au préalable les animaux ».
La Marine nationale et l'Otan font de même pour leurs sonars à très basse fréquence utilisés par les sous-marins : « Ils paniquent les grands cétacés qui remontent alors trop vite en surface et meurent d'embolie gazeuse. » Comme les plongeurs qui ne respectent pas les paliers de décompression...
Restent les déchets plastiques. S'ils affectent surtout « les tortues marines », les microdéchets semblent également « avoir des impacts à long terme sur le métabolisme des cétacés ». Et puis, enfin, toutes les pollutions chimiques diffuses. Grâce aux prélèvements effectués sur les cadavres échoués, le biologiste constate « la présence, à des taux très élevés, de PCB ou de DTT ». Ces produits sont proscrits, « mais leurs effets demeurent, hélas, toujours très présents ». Certains fabricants, cyniques, continuent à les écouler « en Afrique... »
Christophe VIOLETTE.
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