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vendredi 11 août 2017

Guide des cétacés du golfe de Gascogne. La baleine des basques.

La baleine des basques
L’histoire d’une extermination.

Comment ne pas évoquer cette histoire, même si cette noble espèce Eubalaena glacialis biscayensis, ne figure plus depuis longtemps dans l’inventaire des espèces du golfe de Gascogne et de l’Atlantique Est.

Le poids de la culture est tel, qu’elle restera à tout jamais dans la mémoire collective puisqu’un sport très populaire au pays basque en découle, les traînières.

J’ai personnellement vécu en direct une course dans un bar d’un port basque, Pasaia, pour être convaincu de la chose et tant qu’il y aura du Txakoli, cerveza, sidra et patxalan à servir, la mémoire demeurera.

Mais revenons à nos baleines d’antan…. Cette baleine franche des basques est aussi nommée baleine noire par nos cousins canadiens de l’Atlantique Ouest. Eubalaena glacialis, serait donc la demi-sœur de celle des basques, Eubalaena glacialis biscayensis,  puisqu’elle est une sous-espèce. Elles devaient se nourrir au vers le cercle polaire dans les alentours de l’Islande, le long des côtes du Groenland  dans la mer du même nom et sous le Svalbard, (Spitsberg).

Le genre Eubalaena, dans l’Atlantique nord était considéré comme un même groupe, alors aujourd’hui pour parler de biscayensis, il suffit lire glacialis.
Il y aurait eu 3 troupeaux :
Eubalaena glacialis, sur les côtes américaines et canadiennes. (500 ind en vie)
Eubalaena glacialis glacialis, au large des côtes de la Norvège, c’est la Nordcaper ou la sarde.
Eubalaena glacialis biscayensis, dans le golfe de Gascogne.
Pour les deux derniers c’est hélas ! Terminé et définitivement.

Pour information bien Eubalaena australis dans l’hémisphère Sud, soit en tout point semblable avec Eubalaena glacialis, les scientifiques ont récemment découvert, en étudiant leurs l’ADN, qu’elles sont deux espèces distinctes. 

Le médecin naturaliste Guillaume Rondelet, dans son ouvrage en 1558, l’a nome, La balene vulgaire, balaena.
Lorsque la classification moderne arrive en 1758, avec Carl Von Linné (1707-1778), la baleine franche des basques est déjà au seuil de l’extinction.
Georges Cuvier (1769-1832), ne la classifie même pas, il ne fait référence qu’a la baleine Nord-Caper, Eubalaena glacialis, décrite avant par Bernard Lacepède (1756-1825).
Le Docteur Louis Thiercelin sur le bateau, Léopard, en 1862, près du Cap-Vert nomme une baleine franche, sulphur-bottom identique à la nord-carper. (…. Depuis lors, ces deux espèces constituent pour moi une seule espèce.)  

Aujourd’hui seul le gouvernement Espagnol considère que l’espèce n’est pas éteinte, mais en danger d’extinction, cela est dû à quelques observations, dont celle du 5 décembre 1993 au large de la Corogne, mais encore près des îles Canaries et dans le golfe de Cadix.
La probabilité la plus vraisemblable serait qu’il s’agirait de baleines noires, Eubalaena glacialis, égarées qui auraient suivi une autre route plus à l’Est. C’est ce que démontre Jean-Pierre Sylvestre 2014, dans (Si le chant des baleines s’éteignait). 

Ce qu’elle serait.

Repues et souvent pleines, elles prenaient deux directions différentes, la notre, Eubalaena glacialis biscayensis, descendait le long des côtes des îles britanniques pour rejoindre les eaux chaudes du golfe de Gascogne en septembre/octobre jusqu’à fevrier/mars et plus particulièrement les côtes de Biscaye pour y mette bas et élever un jeune tous les 3 à 5 ans. Il a été estimé qu’au cours d’une vie, dont la maturité de reproduction est vers 10 ans, la baleine franche noire pourrait mettre au monde entre 4 et 5 petits dans sa vie. 
Pour comprendre cela, il faut faire la différence entre la maturité sexuelle et la maturité pour se reproduire.

Les baleineaux y naissent dans criques abritées, et le couple mère/petit reste là jusqu'à ce que ce dernier ait environ 4 mois. Pour nourrir son jeune qui à la naissance, mesure 5,50 m et pèse 1 tonne, il lui faut 600 kg de lait par jour, son lait est tellement épais et crémeux que l’on ne parle pas en litre. La lactation dure 12 mois et le jeune grandit d’un 1 m par mois, les mères recommence à se nourrir 4 à 6 mois après la naissance des petits, il lui faudra 2,5 tonnes de nourriture par jour.

Assez visible en surface, car grégaire elle vie en unité sociale de 2 à 9 individus, long de 15 m en moyenne pour plus de 50 tonnes, exposant une large partie du dos, le tour de taille est de 4/5 de sa longueur, avec une énorme tête, un souffle dense en V, s’élevant jusqu’à 5 m de hauteur en deux branches asymétriques, vu de côté, il peut donner l’impression d’un jet épais et unique. De plus cette baleine nage lentement, 7 km/h avec de brèves accélérations, fréquemment curieuse, peu farouche et étonnamment démonstrative.

Nous savons tout cela de sa demi-sœur américaine, E. glacialis, dont la population est de maintenant d’environ 500 individus en 2017, alors qu’elle n’était que de 490 en 2011 et 295 en 1994, après qu’il ne resta qu’une dizaine de femelles connues en 1939 après sa protection totale en 1935. L’espèce sera sauvée lorsqu’il y aura 1200 individus.
C’est dire si sa population progresse lentement et il est quasi impossible que le stock initial des 3 troupeaux estimé entre 12.000 et 15.000 baleines, Eubalaena glacialis, retrouve un jour ses effectifs.

Dans la mémoire collective, la baleine des basques a été exterminée par les basques eux-mêmes, mais quand est-il exactement ? C’est ce que j’ai cherché à comprendre, même si je suis convaincu que cela ne changera rien dans la mémoire collective.

Mais que c’est-il passé ?

Maurizio Würtz et Nadia Repetto, 1999, nous disent :….. Aux alentours de l’an 1000, pour capturer les baleines franches, les Islandais et les Norvégiens avaient l’habitude de les pousser dans les fjords, qu’ils fermaient à l’aide de filets. Les malheureuses bêtes étaient ensuite achevées à l’aide de flèches trempées dans le sang de précédentes victimes pour provoquer des infestions qui les décimaient en quelques jours…. Mais ce sont les basques du golfe de Gascogne qui, les premiers ont fait de cette pêche une véritable activité commerciale…. On la capturait à proximité de la côte à partir de l’équinoxe d’’automne. (Soit le 23 septembre.) …..et pendant tout l’hiver. Le premier texte connu sur la chasse à la baleine par les basques date environ des années 1100.  
Sous les rois de Navarre le port de San Sebastian jouissait de privilèges étendus à Fuenterrabia en 1203, à Guetary en 1204 et à Zarautz en 1227 liés au commerce des fanons.
En moins d’un siècle, grâce à leur technique particulièrement élaborée, les basques devinrent les meilleurs baleiniers du monde…. Extrait de Dauphins & Baleines édition Gründ.
…… C’est ainsi qu’en 1268 les baleiniers qui entraient dans le port de Biarritz devaient payer un impôt sur chaque exemplaire capturé….. A Guétary, une coutume voulait que la première baleine de la saison soit offerte au souverain….
……A partir du XVe siècle les baleines franches commencèrent à se raréfier dans le golfe de Gascogne…..
Il est encore écrit sur sa disparition ……Selon certains spécialistes, c’est une interprétation trop simpliste, car le nombre des captures, compte tenu des techniques employées, ne pouvait pas dépasser 100 unités pas saison….. Les archives de Lekeitio, qui révèlent 48 prises au total entre 1517 et 1661, corroborent cette hypothèse…..

L’Hypothèse conformé par Jean Pierre Proulx, 1993, (A moins que la source soit la même.) …..Les prises sont malgré tout limitées et les résultats d’une recherche dans les archives paroissiales montrent que les basques d’Espagne n’auraient jamais capturé plus de 100 baleines par année au large de leur littoral…..

…….Pour tenter d’expliquer ce dépeuplement, on a également évoqué les changements climatiques qui se sont produits à l’époque. Ceux-ci auraient eu un impact sur les ressources alimentaires des cétacés, ce qui aurait d’ailleurs été confirmé par une chute de la pêche à la morue Gadus morhua, et du hareng clupea harengus….  

Nelson Cazeils, 1999, écrit dans ; Dix siècles de pêche à la baleine : Cette pêche n’était pas comme aujourd’hui un carnage facile qui se fait prudemment de loin avec une machine : on frappait de sa main, on risquait vie pour vie. On tuait peu de baleines. Il l’explique encore page 36 & 37.

R. Harrison écris ; …..Dès le XVIe siècle, les cétacés étaient déjà devenus moins abondants dans le golfe de Gascogne : leur population n’y a d’ailleurs peut-être jamais été fort développée….
Pour le troupeau au large de la Norvège Eubalaena glacialis glacialis, (Nordcasper ou Sarde) Harrison écrit : A l’apogée de leurs activités au Spitzberg…. L’exploitation des baleines franches noires de Biscaye pris une telle extension que les chasseurs durent se tourner vers la baleine franche du Groenland.

Ensuite tout devient plus difficile à interpréter avec l’apparition des bateaux plus modernes pouvant traverser l’Atlantique et y rester plusieurs mois.
C’est à partir de cette époque, après le XVe siècle, que l’extermination de la baleine des basques Eubalaena glacialis biscayensis, s’est joué. 

Je ne vais pas réécrire ici tous les livres, mais on voit bien que cette disparition de, Eubalaena glacialis biscayensis, est due à un peu tout le monde. Islandais, Gascon et que les Basques vivants dans les ports côtiers d’Espagne et de France ne les ont pas exterminé à eux seuls, puisqu’ils ne pouvaient les chasser qu’en hiver entre les solstices d’hiver et du printemps.  

Si l’histoire ne se refait pas, nous sommes en droit de nous poser la question, qu’en serait-il aujourd’hui ? Ces baleines sont lentes, elles nagent à la vitesse de 3 à 4 nœuds. Deux fois par an et pendant plus de 80 ans de vie, elles auraient dû traverser la Manche entre la pointe de la Bretagne et celle du Sud-ouest de l’Angleterre/Irlande pendant sa migration, au vu de l’intense trafic maritime, il est probable que la mortalité engendrée leur aurait sans doute été fatale. La question se pose lorsque l’on sait les problèmes que rencontre sa demi-sœur, E. glacialis, sur la côte Est des USA/Canada.

Je recommande la lecture de :
1972 - La baleine, ouvrage collectif de Léonard Harisson Matthews. Edition stock.
1979 – Journal d’un baleinier, de Thiercelin L, édition Vernoy.
1986 – La planète des baleines, de J-Y Cousteau et Y Paccalet. Edition Robert Laffont.
1986 - Les Mammifères Marins, de Graham Bateman, édition France loisir.
1989 – Baleines, dauphins et marsouins, collectif, de Richard Harrison, édition Bordas.
1990 - Requins, baleines et dauphins, de Christine lazier, édition rouge & or.
1993 - Les basques et la pêche de la baleine aux Labrador, de Jean-Pierre Proulx Service des parcs. Ottawa.
1998 - Danse avec les baleines, d'Anne Collet, édition Plon.
1999 - Dauphins & Baleines, de Maurizio Würtz et Nadia Repetto, édition Gründ.
1999 - Baleines un enjeu écologique, par Sophie Bobbé, collection autrement HS N° 115.
2000 - Dix siècles de pêche à la baleine, de Nelson Cazeils, édition Ouest-France.
2004 - L'univers des baleines et des dauphins, de Gérard Soury, édition Fleurus.
2010 - Les baleines et autres rorquals, de Jean-Pierre Sylvestre, édition Delachaux.
2014 - Si le chant des baleines s'éteignait, de Jean-Pierre Sylvestre, édition Albin Michel.

Localisation des aires des 3 troupeaux, selon J.Y. Cousteau et Y. Paccalet. 
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Information sur sa demi-soeur Eubalaena glacialis, au Canada.
http://baleinesendirect.org/baleines-noires-13-a-15-baleines-mortes-et-des-mesures-mises-en-place-pour-la-protection-de-lespece/?utm_source=Baleines+en+direct&utm_campaign=e615428d11-EMAIL_CAMPAIGN_2017_08_17&utm_medium=email&utm_term=0_7b025cfcf9-e615428d11-73081085

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Je suis convaincu que la sauvegarde de la baleine franche Eubalaena passe par une réintroduction au large de la Norvège, là ou il y avait l'ancienne population de la Nordcaper ou la Sarde c'est à dire Eubalaena glacialis glacialis. 
Parce que la mer de Norvège n'est pas une route maritime très fréquenté, parce la population de Eubalaena australis peut supporter un prélèvement d'une 50e d'individu sur une période de 10 à 15 ans. 
Voici donc le projet que j'ai envoyé au ministère de l'environnement norvégien. 

Project of reintroduction
of the right whale in Norway.

Andréas Guyot.

Considering that the population of right whales (Eubalaena australis) in the Southern Hemisphere is constantly increasing by 5 to 7% each year.
Is it possible to envisage, introduce and create a population off the Norwegian coast?
In order to repair the loss of an emblematic species due to broom fishing in the eastern Atlantic.

Scientists have discovered that even though the two species are in all similar respects, their DNA is different.
At present, from the scientific point of view, there is nothing to prevent this species from being revived in the North-East Atlantic.

You need your agreement, that of Argentina, the strength to believe it, and the recruitment of scientists to put this project in place.
The required area off the coast of Norway is far from any major shipping routes.
To the north, it should not be higher than the "Lofoten" in the South not lower than "Stavenger".

Whale removal in the Southern Hemisphere will be no more than 50 individuals over a period of 10 to 15 years.
There is no risk of change of route since they are attracted by the attraction its poles.

I thank you in advance for believing that the forces of utopia and hope are stronger than resignation before death and the inability to change the course of history.
From the population of "Eubalaena australis". Capture at first 6 grown-up individuals, transport them in barges adapted and returned tight
It is important that there is one whale per barge.

In his life, a right whale can only have 4 to 5 young, it is important to differentiate between sexual maturity and reproductive maturity, which is about 10 years.
This is why the dynamics of the population in a group is very slow.

It is important that there is one whale per barge.

The transport of these 6 barges will be assured by this ship to Norway.

The reintroduction will have to be made, in this zone, Islands " Lofoten ".
Lofoten to the north, Stavanger to the south.
The 6 barges return by the back of the ship and will be transported to Norway.
I searched in the bibliography and I did not find, or lived the "Nordcaper" or whale "Sarde", Eubalaena glacialis glacialis .

To join the zones of food (supply), they will be guided by following acoustic singings (songs).
A team must be trained (formed), to make them follow this road. During the early years.
For whales to follow the road, scientists will have to record the songs of the southern whales.
If the experiment succeeded, after two seasons of wintering and feeding.
Then another transport of six other right whales will be operational, which will make twelve whales.
It will be necessary to wait until the fifth year, before considering another reintroduction.


Because it will be possible, that in the meantime there may be a birth.
After the fifth year, the whale population must be strengthened up to 20 individuals.
Then the future will be according to births, and the balance of co-sanguinity.
I am confident that this project must be taken seriously, it will be a victory for both whales and to repair the fault of a painful past.
DNA analyzes have shown that glacialis and australis are two distinct species, so reintroduction is possible.
I think there is no risk that the two populations of Eubalaena glacialis will meet because the feeding areas are not the same.
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Voici mon autre projet de réintroduction, celui de la baleine grise, puisque cette espèce a vécu dans l'Atlantique nord. Jean-Pierre Sylvestre en parle dans son livre page 64, (2014) " Si le chant des baleines s'éteignait". 

dimanche 6 août 2017

Sortie en mer du 6-8-17.

Nous avons eu une mer formé de force 3 avec une houle courte et des creux d'environ 1m le matin, avec une belle accalmie l'après-midi avec force 2 et plus de creux, ni houle courte. 
Nous avons observé 3 espèces de cétacé: 
Dauphin commun, 
rorqual commun, 
ziphius de Cuvier.
Une mère de dauphin commun et son jeune




Dos de rorqual commun
 La marque sur l'aileron va permettre une identification individuelle du rorqual.



Le saut du Ziphius de Cuvier.
 Le mâle pèse 2,5 T
Il saute pour attirer une femelle.



samedi 8 juillet 2017

Mettons fin au harcèlement des dauphins sauvages !


Bonjour,
Aujourd'hui, en France, des opérateurs vendent des sessions de nage avec les cétacés, plus particulièrement les dauphins sauvages, dans leur milieu naturel. Au préalable traqués par des avions de repérage, ces animaux sauvages se trouvent harcelés par des flots de touristes. Méconnaissant l'animal et le milieu naturel, ces clients tentent de s'approcher, de les caresser ou encore de s'accrocher à eux, ce qui perturbe fortement ces cétacés. Cela les stresse, ils dépensent une énergie folle et peut mettre en danger le cycle de reproduction de l'animal, séparer le groupe, parfois la mère de son petit.
Malgré les perturbations d'une telle nage commerciale, l'activité n'est pas encadrée. France Nature Environnement et le Groupe de Recherche sur les Cétacés (GREC) lancent une pétition afin de demander l'arrêt de cette nage commerciale avec les dauphins. Soutenez notre demande, signez notre pétition et aidez nous à la diffuser.
Pour mieux comprendre les enjeux d'une telle pratique, vous pouvez également lire notre dossier « Pourquoi faut-il interdire la nage commerciale avec les dauphins sauvages ? »
En vous remerciant par avance de votre mobilisation, nous vous souhaitons un bel été
Les équipes de France Nature Environnement

lundi 26 juin 2017

L'été arrive avec les longues promenades sur la plage.

Photo: Itas Arima.

L'occasion de rappeler à tous que si vous êtes témoin d'un échouage de cétacé vivant surtout vous ne devez pas toucher l'animal car il y a des risques de contamination mais aussi car les manipulations stressent énormément l'animal. 
Vous ne devez pas non plus l'arroser car vous risquer de verser de l'eau dans son évent. 
Vous pouvez simplement le recouvrir d'un linge humide en prenant garde de na pas couvrir l'évent. 
Vous devez soit contacter pelagis au 05.46.44.99.10, soit appeler notre équipe au 06.84.41.90.57. 
Si vous n'avez aucun de ces numéros vous pouvez joindre les pompiers qui prendront contact avec nous.




Voici les précautions que notre équipe prend. Vous pouvez nous aider avec ce don. http://itsasarima.com/

lundi 27 mars 2017

Situation préoccupante pour les dauphins communs du golfe de Gascogne

Situation préoccupante pour les dauphins communs du golfe de Gascogne
http://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr/actualites-240/actualites/Situation-proccupante-dauphins
Depuis le début de l’année, l’Observatoire PELAGIS et les correspondants du Réseau National Echouages (RNE) ont enregistré le signalement sans précédent de près de 800 dauphins morts échoués sur la côte atlantique.

Dans la lignée du précédent articlece communiqué a pour objectif de faire le point sur ce phénomène particulièrement préoccupant et les causes probables.

Carcasses de dauphins communs évacuées sur la commune de la Tranche sur Mer (85)

Quand ?

Le phénomène a été particulièrement intense au cours des périodes de vent fort de début février (3 au 10 février) et début mars (1er au 10 mars), avec plusieurs dizaines d’échouages par jour (plus de 60 le 5 février).



Nombre de dauphins échoués par jour et enregistrés à l’Observatoire PELAGIS depuis le début de l’année - source RNE



Où ?

Toute la façade atlantique a été touchée, néanmoins les départements de la Vendée et de la Charente-Maritime enregistrent des records avec près de 490 échouages, soit plus de 60 % des échouages recensés.

Nombre de dauphins échoués et enregistrés à l’Observatoire PELAGIS par département depuis le début de l’année - source RNE

Quoi ?

Dans plus de 90 % des cas il s’agit de dauphins communs dont l’état des carcasses indiquait une mort survenue entre 3 et 20 jours avant leur découverte à la côte.

Pourquoi ?

Les tempêtes ne sont pas responsables de la mort des animaux, elles n’ont eu pour effet que de rendre visible cette mortalité en concentrant les échouages sur une période très courte. Une grande majorité des dauphins portait des traces d’une capture accidentelle dans un engin de pêche.

Ces traces externes sont causées soit directement par les engins de pêches (traces de maillages), soit par la manipulation des animaux lors de leur remontée à bord des navires (fractures, amputations antérieures à l’échouage).

Dauphin commun échoué à Olonne sur Mer (85) avec traces de maillage encerclantes (derrière l’œil)


Dauphin commun échoué à Talmont Saint Hilaire (85) avec fracture d’une mandibule



Dauphin commun échoué sur l’Ile de Ré (17) avec amputation de la queue

L’Observatoire PELAGIS a procédé à des observations complémentaires au cours d’examens approfondis pour lesquels des prélèvements ont été réalisés. Ces investigations ont porté sur 134 animaux et 119 (soit environ 90 %) de ces examens ont confirmé la cause de la mort par capture accidentelle dans un engin de pêche (condition corporelle bonne, absence de lésions pathologiques, mort traumatique, alimentation récente, femelle gestante, etc.). Ces observations et prélèvements sont autant d’informations qui serviront à mieux comprendre les circonstances de leur capture et l’effet de cette mortalité additionnelle sur la population. 

Où sont-ils morts ?

L’utilisation d’un modèle de dérive d’objets en mer (MOTHY, Météo France), prenant en compte les conditions de vents et de marées, a permis de localiser les zones probables de mortalité. Cet exercice de modélisation a été réalisé sur les échouages observés début février alors que l’intensité du phénomène était maximale. Les carcasses ont été séparées en fonction de leur état de décomposition (frais : moins de 5 jours entre la mort et l’échouage ou putréfiés : de 5 à 15 jours entre la mort et l’échouage).



Cartes des échouages et zones de mortalité en mer des dauphins retrouvés frais (A) et putréfiés (B) entre le 3 et le 10 février le long des côtes de Gironde, Charente-Maritime, Vendée et Loire-Atlantique




Cette analyse permet de mettre en évidence deux zones de mortalité distinctes : soit une capture récente dans les engins de pêche près des côtes de Charente-Maritime et de Vendée (carte A environ 30 à 80 km des côtes), soit une capture survenue plusieurs jours avant plus au large à proximité du talus continental (carte B, environ 150 km des côtes).

Ce phénomène est-il exceptionnel ?

Le phénomène actuel correspond à plus de 30 fois le niveau normal d’échouages sur nos côtes. Des échouages de mammifères marins sont observés tout au long de l’année, environ 200 à 500 échouages de dauphins sont enregistrés par an (années hors pic d’échouages).

Néanmoins, ce type d’événement de mortalité extrême n’est pas nouveau. Depuis les années 90, des échouages multiples très supérieurs à la norme saisonnière et concentrés sur une courte période sont apparus. A chaque fois une à plusieurs centaines de petits cétacés sont trouvés échoués en l’espace de 2 à 4 semaines. Avec 800 individus échoués au cours de deux événements distincts, 2017 dépasse le record de 1997 où plus de 700 carcasses avaient été recensés au cours des trois premiers mois de l’année.

Combien sont morts ?

Seule une fraction des animaux morts en mer atteint les côtes et s’échoue. Ainsi 82 % des dauphins morts en mer couleraient et se décomposeraient en mer avant de s’échouer. Sur l’ensemble des dauphins communs échoués ces dernières semaines le long de la côte atlantique on estime que plus de 3 500 dauphins seraient morts en mer depuis le début d’année dans le golfe de Gascogne. Il s’agit d’une estimation préliminaire et basse.

Connaît-on l’origine de ces captures accidentelles ?

Des observations réalisées au début des années 2000 à bord des chalutiers pélagiques pêchant en bœuf (chalut traînés par deux chalutiers) ont confirmé l’existence des captures accidentelles de cétacés, principalement lors de la pêche au bar. D’autres métiers pourraient être concernés tels que les pêcheries industrielles utilisant les chaluts à très grande ouverture verticale, comme le chalut naberan.

Dauphins communs capturés accidentellement dans un chalut pélagique dans le golfe de Gascogne en 2006 (image non diffusée auparavant), cette situation est toujours d’actualité.

La grande variabilité du risque de captures accidentelles pourrait être liée aux circonstances environnementales. En effet, le risque de capture est très élevé lorsque poissons, dauphins et pêcheries se retrouvent concentrés ponctuellement aux mêmes endroits, et par exemple lorsque bars ou thons et dauphins s’alimentent simultanément sur les mêmes proies. Ceci est confirmé par certains pêcheurs, qui indiquent que de nombreux groupes de dauphins ont été observés en ce début d’année sur leur zone de pêche.

La population de dauphins communs du golfe de Gascogne est-elle menacée ?

Aujourd’hui nous avons une meilleure idée des effectifs de dauphins communs qui vivent au large de nos côtes. Néanmoins, des informations manquent toujours pour évaluer réellement l’impact de cette mortalité accidentelle devenue récurrente. Le programme de surveillance mis en place par la France dans le cadre de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) doit permettre d’avancer sur ces questions.

Selon les estimations produites par les campagnes d’observations aériennes, les dauphins communs seraient de l’ordre de 200 000 individus en hiver sur le plateau continental s’étendant de la Manche ouest au sud du golfe de Gascogne. Sur la bases de ces estimations, le taux de mortalité additionnel observé chaque année dans le golfe de Gascogne pourrait ne pas être soutenable à terme pour la population de dauphins communs. Pour ces espèces à faible fécondité, longue durée de vie et ayant une faible capacité à se rétablir, anticiper leur déclin est un enjeu crucial.

Quelles propositions pour réduire ces mortalités accidentelles  ?

Les propositions pour réduire les captures accidentelles doivent s’inscrire dans une philosophie de gestion durable des écosystèmes marins et de leurs ressources. Il est illusoire de fixer un objectif de zéro capture accidentelle mais il est nécessaire de maintenir ces captures à un niveau qui permet au moins le maintien des populations de dauphins. Ces propositions doivent être discutées et élaborées en collaboration avec la profession. Pour réduire les captures accidentelles, il existe de nombreuses pistes notamment technologiques (engins modifiés, répulsifs acoustiques) ou d’adaptation de la stratégie de pêche en s’appuyant sur la connaissance des circonstances environnementales qui augmentent les risques de captures accidentelles. Aujourd’hui aucun programme de limitation de ces captures n’est financé pour progresser sur ces questions.

dimanche 12 mars 2017

Baleines et Dauphins.Histoire naturelle et guide des espèces.

Annalisa BERTA
400 illustrations - 288 pages
ISBN : 9782841388516
Année d'édition : 2016
45.00 €

Les 90 espèces de cétacés reconnues à ce jour comptent parmi les créatures les plus diverses, les plus intelligentes et les plus mystérieuses de la planète. Ces animaux sont de grands migrateurs qui parcourent d'immenses distances et plongent à de grandes profondeurs, si bien que nous ne percevons qu'une infime partie de leur vie. Aujourd'hui, cependant, de nouvelles avancées technologiques permettent de mieux les comprendre et ce livre est le premier à rassembler les résultats les plus novateurs de ces études récentes.

Cet ouvrage se divise en trois parties. La première traite des cétacés : leur origine, les principaux aspects de leur anatomie, leur comportement, leurs traits de vie et leurs modes d'alimentation. La deuxième partie propose des outils pour l'identification des cétacés en s'appuyant sur des critères morphologiques ainsi que sur leurs comportements en surface, et comporte une carte des principaux sites d'observation dans le monde. La troisième partie, la plus importante du livre, présente un guide complet des espèces avec leur description détaillée, et toutes les informations nécessaires à leur identification.

Cet ouvrage magnifiquement illustré est à la fois une présentation des connaissances les plus pointues et les plus récentes sur les cétacés du monde entier et un guide de terrain efficace pour observer ces animaux dans la nature.

L'auteur
Annalisa BERTA
Annalisa Berta, professeur de biologie à l'Université d'État de San Diego (Californie) depuis plus de 30 ans, est spécialisée en anatomie et biologie de l'évolution des mammifères marins. Ancienne Présidente de la Society of Vertebrate Paleontology et co-rédactrice en chef du Journal of Vertebrate Paleontology, Annalisa Berta a écrit et co-écrit de nombreux articles scientifiques et plusieurs livres sur les mammifères marins.

Observer les baleines en France et en Europe.


Baleines, dauphins et marsouins sont très présents dans les eaux européennes et attirent un nombre toujours plus important d'observateurs, pour qui ce guide sera un indispensable compagnon.
Après une introduction générale sur les cétacés, l’ouvrage présente une série de fiches pour en savoir plus sur chaque espèce : baleine bleue, dauphin commun, globicéphale noir, cachalot entre autres. Les éléments permettant l’identification dans l’eau sont illustrés et des informations sur le mode de vie et les attitudes sont données afin d’aider l'observateur à reconnaître aisément chaque espèce.
La seconde partie du livre est consacrée aux lieux où l'on peut observer les baleines en Europe. Du Groenland aux îles Canaries, de l'Islande aux Açores en passant par la Norvège et la Croatie, les meilleurs sites pour voir les baleines et les dauphins de 24 pays sont indiqués, les ports et réserves marines à privilégier, ainsi que les espèces les plus couramment observées en ces lieux. 
Un zoom spécifique est réalisé sur la France, détaillant les richesses des eaux atlantiques et méditerranéennes.
L’auteur: Mark Carwardineauteur à succès de livres sur la nature, est un naturaliste, photographe. 
Il présente des émissions de radio et de télévision au Royaume-Uni, et étudie les cétacés depuis plus de 30 ans.

samedi 25 février 2017

Pensez à réserver votre séjour, pour observer les cétacés au large de Bilbao.

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Mes observations: dauphin commun, dauphin bleu-blanc, grand dauphin, globicéphale noir, rorqual commun, ziphius de Cuvier. soit 6 espèces.

Leurs observations en plus des miennes: cachalot, orque, dauphin de Risso, baleine bleue, mésoplodon de Sowerby. soit 11 espèces.

lundi 26 décembre 2016

Pour les animations en mer au large de Bilbao.

Le Père Noël a offert 3 cétacés pour les animations en mer au large de Bilbao pour le bateau "Circé" de Karraspio.com. 
Ceci pour expliquer la différence entre les cétacés à dents et à fanons. 

lundi 12 décembre 2016

Dauphins échoués. Un séisme sous-marin évoqué.

Plusieurs cas d'échouages de dauphins communs ont été constatés, ce week-end, le long de la façade atlantique. Un phénomène suffisamment rare pour interpeller les spécialistes, et dont l'origine pourrait être un séisme sous-marin.

Samedi, en début d'après-midi, la présence d'un dauphin dans le port du Conquet a été signalée par des passants. L'animal, qui s'était en outre empêtré dans des cordages, n'a dû son salut qu'à l'intervention du personnel du parc marin, qui l'a aidé à regagner le large. Deux heures plus tard, c'est en rade de Brest, à hauteur de l'île du Renard, près du port de Roscanvel, que trois jeunes dauphins se sont à leur tour échoués. En lien avec Océanopolis, les pompiers de la presqu'île de Crozon, embarqués dans des bateaux pneumatiques, ont aidé les cétacés, qui n'étaient pas blessés, à retrouver le chemin du large, mais non sans quelques difficultés. Visiblement très désorientés, ils avaient, en effet, tendance à revenir vers le bord plutôt qu'à s'en éloigner.

Un autre cas au Pays Basque


Plus généralement, ce ne sont pas moins de cinq cas de dauphins en difficulté qui ont été rapportés, samedi, à l'observatoire Pelagis, qui gère le réseau national d'échouages des mammifères marins. Des cas recensés en Bretagne, donc, mais aussi au Pays Basque, à Hendaye. « C'est assez rare de voir des dauphins vivants s'échouer en différents endroits au cours de la même journée », explique Christine Dumas, chef d'équipe mammifères marins d'Océanopolis. Selon cette dernière, ces échouages « sont souvent liés à un grand stress, qui peut être provoqué par un bruit sourd et profond ».
Si l'hypothèse d'un sous-marin croisant à proximité des animaux n'est pas à écarter, elle ne s'avère pas satisfaisante dans ce cas précis, les animaux étant venus à la côte dans des endroits trop éloignés les uns des autres. Un séisme sous-marin (rien à voir, donc, avec les deux séismes enregistrés à la pointe bretonne jeudi et vendredi soir), qui serait survenu au large de La Rochelle ces derniers jours, pourrait, en revanche, expliquer le phénomène constaté ce week-end. Contacté hier, le Pelagis n'était toutefois pas encore en mesure de confirmer l'information.

© Le Télégramme http://www.letelegramme.fr/finistere/dauphins-echoues-un-seisme-sous-marin-evoque-12-12-2016-11327282.php#Q2wWB8l2Ih9Miuc8.99