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jeudi 29 février 2024

Le chant des baleines a toujours fasciné les marins. (Globice Réunion)

Si les mécanismes physiologiques qui permettent aux baleines à bosse d'émettre leurs chants complexes sont de mieux en mieux connus, comme le révèle cette nouvelle étude, ils confirment également que les fréquences utilisées par les cétacés (entre 30 hertz et 300 hertz) correspondent précisément à la bande de fréquence des bruits émis par les moteurs des bateaux.


Le vacarme du trafic maritime étant toujours plus important, la capacités des baleines à communiquer, une fonction essentielle pour nombre d'activités vitales, s'en trouve affectée. C'est l'une des raisons pour laquelle Globice participe au projet QWIO (Quieter Western Indian Ocean) qui vise précisément à Réduire le bruit sous-marin émis par les transports et les services maritimes dans l'océan indien occidental.


 Le chant des baleines a toujours fasciné les marins. Longtemps, les anciens navigateurs ont attribué ces sons sinistres venus des profondeurs à des créatures mythiques, des fantômes, voire aux diverses boissons alcoolisées dont ils abusaient parfois.

Pour produire ces sons hypergraves qui se diffusent dans l’eau, les cétacés à fanons font vibrer des structures uniques, vient de révéler une équipe internationale de scientifiques. 👉 https://lemde.fr/3IfjSL1

dimanche 28 janvier 2024

La Baleine de Michel Pastoureau. sortie en Oct 2023. Prix 20€.



Peinture de Garneray
Le stock de la population de la baleine des basques a été estimé à 20 000 individu.

Résumé
La baleine, l'animal le plus grand et le plus lourd de la Création, a toujours fasciné l'être humain. Spéculations et fantasmes ont été d'autant plus nombreux que voir une baleine vivante a longtemps été rare. Son histoire est liée à celle de la mer, de la navigation et de la pêche. Mais elle est aussi en relation avec celle des savoirs et des classifications du monde animal. Chassée depuis le Néolithique, la baleine fut cependant mieux connue à partir du moment (au XVIIe siècle) où sa chasse quitta les côtes, les fjords, pour s'exercer en haute mer.
De la capture d'une baleine étaient tirés un grand nombre de produits alimentant un commerce fructueux. Une industrie baleinière vit progressivement le jour, mais elle devint si prédatrice qu'il fallut, au XXe siècle, limiter les prises et imposer des quotas. Entre-temps la symbolique de l'animal se modifia. Longtemps ce fut un monstre redoutable, au service des forces du mal. La Bible et la mythologie en faisaient un instrument de dévoration et les bestiaires médiévaux, un attribut du Diable.
La littérature moderne ne fut guère plus indulgente, soulignant sa cruauté : c'était l'ogre des océans, tel Moby-Dick, ce cachalot blanc et féroce dont Hermann Melville a raconté l'histoire. Mais plus on avançait dans le temps, plus cette image s'atténua et s'inversa : le monstre marin fit peu à peu place à une créature plus attachante, sinon pitoyable, injustement victime de la cupidité et de la violence des hommes.
Aujourd'hui, cette sympathique baleine est devenue une des vedettes du livre pour enfants et l'image emblématique de la planète en péril.

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CE QUE NOUS RACONTONS AUJOURD’HUI SUR LES BALEINES FERA BIEN RIRE NOS SUCCESSEURS D’ICI UN SIÈCLE OU DEUX


L’historien, spécialiste des couleurs et du bestiaire médiéval occidental, consacre son dernier livre à l’histoire culturelle de la baleine. Il y raconte comment notre regard sur cet animal marin a changé au fil des siècles et comment la progression des savoirs sur celui-ci illustre l’évolution perpétuelle des connaissances scientifiques.

Tumultueuse, c’est probablement le mot qui définit le mieux la relation entre l’être humain et la baleine au fil des siècles. De nos jours, ces géants des mers à la masse plus imposante que les plus grands dinosaures continuent de piquer la curiosité des chercheurs, tout en émerveillant le grand public. En danger d’extinction – à des degrés différents en fonction des 14 espèces –, son sort suscite l’indignation, comme lorsque l’Islande a récemment réautorisé sa chasse après l’avoir brièvement suspendue au nom du bien-être animal. Aujourd’hui symbole de la protection du monde marin, la baleine fut pourtant longtemps crainte par les hommes, raconte l’historien Michel Pastoureau dans son dernier livre la Baleine, une histoire culturelle (Editions du Seuil, 2023). Après le loup, l’ours, le cochon, le taureau ou le corbeau, le spécialiste du bestiaire médiéval occidental, directeur d’études émérite à l’Ecole pratique des hautes études, s’attarde sur l’histoire de ce mammifère marin, à la croisée des savoirs contemporains et ancestraux.

Que vous inspire le sort des baleines ?

Je suis très inquiet pour elles. Aujourd’hui, leur plus grave danger n’est pas tant la chasse que l’effroyable pollution des océans qui touche tous les animaux marins. Et malheureusement, il est désormais un peu tard pour les nettoyer ! Sans oublier le réchauffement, qui faire fondre les banquises et influe sur leur migration.

Comment expliquez-vous que la chasse à la baleine ne soit pas complètement interdite aujourd’hui ?

Presque tous les pays du monde se sont pliés à la règle. Seuls le Japon, l’Islande et la Norvège n’ont pas encore réussi à passer ce cap, même s’ils ont énormément réduit leurs prises. L’Islande avance l’argument de la tradition et du tourisme. D’après ses dirigeants, sans pêche à la baleine, le pays n’est plus rien. Les Japonais, eux, se nourrissent énormément de sa chair – dans le nord du pays en particulier, c’est ancré dans leurs pratiques. En revanche, le cas de la Norvège est plus nébuleux car son économie ne dépend pas de cette pêche. Après, nous sommes aveugles sur ce qu’il se passe dans les mondes russe et chinois.

Le tourisme baleinier fait de plus en plus d’adeptes…

Ce nouveau type de tourisme prospère et, comme toutes les formes de tourisme, il pollue. Les touristes s’approchent trop près des baleines, ce qui les perturbe, notamment dans leur communication entre elles. Je suis bien placé pour savoir qu’on peut s’intéresser à elles sans aller les voir directement. Je n’en ai moi-même jamais vu en vrai. Tout un courant d’ONG et de chercheurs souhaite restreindre voire interdire le tourisme baleinier, mais celui-ci fait vivre des populations dans des zones du globe où il n’y a pas d’autres ressources, c’est compliqué.

Quand l’histoire entre l’humanité et la baleine a-t-elle commencé ?

Le jour où l’on s’est rendu compte que la mer abritait des animaux colossaux. Nous n’avons pas retrouvé de documents attestant le lien entre l’homme et la baleine durant la préhistoire. Mais depuis l’Antiquité, l’homme sait que la mer contient de très grosses bêtes mal identifiées, comme en témoignent les textes mythologiques ou la Bible. On les pensait alors redoutables en raison de leur taille et de leur habitat, la mer, un monde où les dangers sont légion pour les sociétés anciennes.

Pourquoi une telle peur de l’océan ?

Parce qu’il est immense, inexploré et que c’est de là que les tempêtes surgissent. Regardez les villages bretons, ils ne sont jamais construits au bord de l’eau mais plus à l’intérieur des terres, les maisons tournant le dos à la mer. En outre, mourir noyé est une mort épouvantable, aussi bien dans l’Antiquité qu’au Moyen Age. Les chrétiens ne reçoivent pas l’extrême-onction et les rituels de funérailles païens sont impossibles car le corps a disparu. Jusqu’à des dates avancées, on a même hésité à sauver quelqu’un de la noyade car celle-ci est perçue comme une punition. On pensait que le noyé méritait son sort ! Sans oublier la mauvaise image des marins, ces êtres en marge de la société dont on se méfie car ils seraient querelleurs, alcooliques et se comporteraient comme des pirates. Jusqu’à la Renaissance, on pensait donc que les cétacés étaient des créatures épouvantables, mangeuses d’hommes, de femmes et d’enfants. Bref, des créatures du diable. C’est le dauphin, représenté comme un animal aux mille vertus et qualités, sympathique, pacifique, que l’homme couronnait «roi des poissons» à l’époque.

Qu’a fait la baleine pour sembler si démoniaque ?

Elle passe pour être pleine de ruses, vice suprême dans les sociétés anciennes. Le diable est l’être rusé par excellence, en plus d’être méchant. La ruse principale de la baleine, racontée dans moult textes du Moyen Age, consiste à se faire passer pour une île. Elle sort son dos de la surface des flots pour se chauffer au soleil et les marins s’y installent pour pique-niquer, allumer un feu… Tout d’un coup, la baleine se retourne et dévore tout l’équipage après avoir coulé le navire !

Dans quelle mesure l’histoire de Jonas dans l’Ancien Testament a-t-elle joué sur la représentation monstrueuse de la baleine ?

Le texte de la Bible n’est pas clair, on ne sait pas vraiment dans quel animal Jonas s’introduit. Les commentaires chrétiens en ont fait une baleine. Jonas est bloqué trois jours – durée symbolique – dans son ventre. La baleine devient naturellement un monstre dévoreur particulièrement méchant. Mais l’animal reste soumis à Dieu puisqu’il recrache Jonas comme demandé.

D’où l’expression «dans le ventre de la baleine» ?

Oui, d’un point de vue symbolique, l’intérieur de la baleine représente une sorte de caverne. Or, dans les légendes et les mythes, la caverne, la grotte ou encore la forêt sont des lieux propices à la métamorphose. On y entre dans un certain état et on en ressort dans un autre. C’est ce qu’on observe dans l’Ancien Testament : Jonas entre dans le ventre de la baleine fâché contre Dieu et en ressort prêt à lui obéir.

Est-ce parce que les baleines leur semblaient monstrueuses que les hommes se sont mis à la chasser ?

Au contraire, cela aurait plutôt dû les effrayer et les faire renoncer à les abattre. Les premières baleines recueillies par les hommes ne sont d’ailleurs pas le fruit d’une quelconque chasse : elles se sont échouées toutes seules sur le rivage des côtes norvégiennes dans l’Antiquité, au premier millénaire avant notre ère. En les dépeçant, on s’est aperçu qu’on pouvait en tirer de nombreuses choses : chair, huile, lard, ossements, fanons, tendons… La chasse à la baleine est née de ces intérêts socio-économiques.

Comment cette chasse s’est-elle organisée géographiquement ?

Après la Norvège, précurseur dans le domaine, les premières chasses en Europe ont eu lieu le long des côtes islandaises, irlandaises, anglaises, flamandes, picardes et normandes dans le haut Moyen Age. Elles consistaient d’abord à pousser les baleines vers les estuaires pour les forcer à s’échouer. L’étape suivante prend place au milieu du Moyen Age, à partir du XIIIe siècle. Les marins s’éloignent alors des côtes et se mettent à harponner manuellement les baleines dans le golfe de Gascogne où celles-ci mettaient bas en raison de la température plus douce de l’eau. Au XIIIe et XIVe siècle, les villes basques espagnoles et françaises se spécialisent donc dans cette chasse. Mais les stocks de baleines s’épuisent dès la fin du Moyen-Age ! Au XVIe siècle, les marins décident de remonter vers le Grand Nord, vers les côtes islandaises, l’archipel de Svalbard dans le nord de la Norvège puis vers les côtes canadiennes et l’embouchure du fleuve Saint-Laurent. Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, les colons nord américains créent ainsi la capitale américaine de la chasse à la baleine : la célèbre Nantucket.

Ce qui a mené à l’œuvre d’Herman Melville : l’histoire du cachalot blanc Moby Dick. Quel impact ce roman a-t-il eu sur la représentation populaire de la baleine ?

Ce très grand livre a été le réceptacle de toutes les traditions antérieures et a figé tout ce qui a suivi. Melville ayant lui-même été marin baleinier quand il était jeune, le roman est rempli de détails sur la chasse à la baleine. La psychologie des personnes, en particulier du narrateur et du capitaine Achab, est particulièrement riche, sans oublier les nombreuses digressions sur la société, la morale, le bien et le mal, la Bible, Dieu… Après ça, difficile de raconter des histoires de baleines ou de cachalots. Même Jules Verne n’y est pas arrivé avec Vingt mille lieues sous les mers, qui fut toutefois un immense succès en librairie.

A quel point cet animal illustre-t-il l’évolution des savoirs et des classifications zoologiques ?

A partir de la Renaissance, les connaissances ont assez vite progressé et l’image négative de la baleine s’est progressivement corrigée. On développe alors des curiosités plus scientifiques que légendaires. Bien qu’on sache depuis l’Antiquité grecque et Aristote que les femelles ne pondent pas d’œufs et allaitent, la notion de mammifère n’apparaît qu’au XVIIIe siècle environ. Avant, tous les animaux marins rentraient dans la catégorie «poisson». Ensuite, les baleines ont été qualifiées de «cétacés», mais cela évoluera encore. Tout ce que nous racontons sur les baleines en 2023 fera bien rire nos successeurs d’ici un siècle ou deux. Ça a toujours été comme ça. Certains collègues scientifiques pensent que l’on est arrivé à un état du savoir qui ne va plus évoluer, ce qui est absurde pour un historien. Nos savoirs d’aujourd’hui ne sont pas des vérités, mais des étapes dans l’histoire des connaissances.

Dans votre livre, vous mentionnez le fossé entre la connaissance scientifique des cétacés et celle du grand public, qui ne fait que se creuser.

Le divorce entre le discours savant de pointe et la société, le savoir ordinaire, est inouï. Mais c’est vrai pour tout ! Par exemple, pour la physique, le noir et le blanc ne sont pas des couleurs alors qu’elles le sont évidemment dans la pratique sociale.

Comment l’expliquez-vous ?

Dans le monde culturel et littéraire comme dans l’imaginaire collectif, les traditions, mythes et folklores pèsent un poids très lourd. On ne peut pas les balayer d’un revers de main car elles se manifestent par toutes sortes de vecteurs : le comportement, le style, les symboles, etc. Par exemple, de nombreuses personnes croient encore que le cachalot est le mâle de la baleine… C’est ce qu’on disait déjà au Moyen-Age ! Et malgré les recherches scientifiques, il va falloir encore des siècles pour qu’on oublie cette idée. Idem pour la corneille et le corbeau. De son côté, la science ne peut pas imposer ses vues puisque son savoir évolue, tout comme son discours, contrairement aux légendes, plus ancrées et solides.

Longtemps redoutée, la baleine a pourtant fini par devenir un emblème de la vie en péril…

Cette transition s’est opérée assez récemment, entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle. A force d’être chassée, la baleine a fini par frôler l’extinction. L’être humain a compris qu’il était allé trop loin, qu’il était lui-même coupable et cruel. Durant cette période charnière, il y a eu un renversement des représentations d’un certain nombre d’animaux. Le regard sur la baleine s’est adouci. Elle est devenue un animal sympathique, puis, ces vingt-cinq dernières années, un emblème de la planète à sauver, à l’instar de l’ours polaire. La baleine et le loup, des animaux parmi les plus redoutés pendant des siècles, sont devenus de gentilles vedettes des livres pour enfants. A mon époque, c’était plutôt l’ours et le cochon. Désormais, on raconte l’histoire du grand gentil loup et des trois méchants petits cochons. C’est un fait culturel assez intéressant, qui montre que si les systèmes de valeur n’évoluent pas vite, ils ne sont pas immuables. En raison de son impact sur les autres espèces, l’être humain est ainsi devenu, dans nos imaginaires, le pire de tous les animaux.

Source: Libération

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La conférence avec Michel Pastoureau: https://www.youtube.com/watch?v=eR1cgqHuRjM

mercredi 10 janvier 2024

Réponse de Hélène Peltier suite à l'article paru dans Sud-Ouest Nature, je lui avait demandé son avis.

Bonjour Andréas,

Les dauphins en général ont une reproduction lente, et peu de petits par femelle, ce qui en fait le groupe de mammifères marins qui se remet le plus lentement des suites d'une pression anthropique.

Les différents seuils maximum de captures accidentelles proposés par les grands accords internationaux prennent cela en compte, plus l'incertitude autour du nombre de captures en mer.

Ainsi, le seuil OSPAR est de 985 captures de dauphins communs/an pour toute la zone Gibraltar aux eaux norvégiennes. Le PBR est de 4500 captures/an pour la même zone (avec d'autres objectifs de conservation). 

Les seules captures recensées dans le golfe de Gascogne sont déjà au delà de ces seuils pourtant calculés pour toutes les eaux européennes! Si on rajoute les captures dans les eaux espagnoles, portugaises, anglaises et irlandaises, on est TRES largement au delà.

Le bon Etat Ecologique de la DCSMM propose un seuil de 2000 captures dans le golfe de Gascogne. Avec 5 000 à 10 000 captures/an dans nos eaux, on voit bien que tous les seuils proposés sont très largement dépassés.

Et à travers l'analyse des animaux échoués, on commence à voir des changements dans les paramètres démographiques liés à la pression de la pêche sur les dauphins communs.

Donc on ne peut pas dire que les populations vont disparaître la semaine prochaine, mais en tout cas ça n'est pas soutenable à moyen ou long terme pour la population.

pour aller plus loin: https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr/wp-content/uploads/2023/02/2022_Note-methodologique-Demographie_Pelagis.pdf

Bonne journée,

Hélène Peltier

mardi 26 décembre 2023

Mesures de protection des cétacés. Un arrêté ministériel hypocrite.

 Article en construction: en attente de l'autorisation de l'autrice.




Publication de Colette Gouanelle, de la Sépanso Aquitaine. Article dans (Sud-Ouest Nature) revue trimestrielle de la SEPANSO N° 200. page 14.

Depuis les années 1970, des militants de la SEPANSO dénoncent les pratiques de pêche irresponsable qui induisent la mort de mammifères marins, et particulier de dauphins.

"1482. c'est le nombre de petits cétacés découverts, morts, sur les plages, les grèves ou au pied des falaises de l'Atlantique entre le 1er décembre 2022 et le 30 avril 2023" (journal du CNRS).

Chaque année, des milliers de dauphins et autres cétacés meurent dans le golfe de Gascogne, pris dans les filets de pêche. Grâce aux travaux de modernisation des scientifiques de PELAGIS (observatoire des mammifères marins, coordinateur de réseau national échouages), on sait que, pour le millier d'échouages recensés en moyenne chaque année sur la côte atlantique française, entre 5 000 et 10 000 dauphins sont en réalité morts en mer. Soit cinq à dix fois plus.

Ces mammifères ont en effet la "fâcheuse habitude" de se nourrir des mêmes proies (sardines, anchois) que les poissons ciblés par les pêcheurs utilisant des chaluts pélagiques, qui tirent de longs filets coniques, ou posent au fond de l'eau des filets fixent de plusieurs kilomètres de long. Pris dans ces filets, les cétacés meurent asphyxiés. la situation est si dramatique que la population de dauphin commun dans l'Atlantique Nord-Est risque de s'éteindre. 

NDLR: (A mon époque année 2000, la population était estimé à 250 000 individus, la question est: Est-ce que la reproduction compense les pertes). 

Suite de l'article.
Ces espèces sont protégées à l'échelle européenne et nationale et la France doit prendre des mesures pour garantir la pérennité des populations. Les recommandations unanimes des scientifiques prévoient une fermeture pendant quatre mois (trois mois en hiver, de mi-janvier à mi-mars et un mois en été, de mi juillet à mi-août) des pêcheries à risques, et l'équipement avec des répulsifs acoustiques (pingers) des chaluts bœufs et pélagiques le reste de l'année. 

Depuis de nombreuses années, en dépit des alertes des scientifiques, de la société civile, de l'union Européenne, le gouvernement refuse d'agir. 

En mars 2023, notre fédération nationale France Nature Environnement (FNE) a obtenu une victoire historique devant le conseil d'état qui a imposé au gouvernement de "prendre, dans un délai de six mois, des mesures de fermeture spatio-temporelles de certaines pêches permettant de réduire l'incidence de ces activités sur la mortalité accidentelle des cétacés dans le golfe de Gascogne". Le délai arrivant à échéance, le gouvernement a ouvert, du 7 au 28 septembre 2023, une consultation publique sur un projet d'arrêté (Ministère de la mer) pour les années 2024, 2025, 2026. 

S'il renferme des points positifs, l'arrêté paru le 24 octobre 2023 n'est malheureusement pas à la hauteur des enjeux et compote un certain nombre de droits à dérogations: 

1) Alors que les scientifiques recommandaient une fermeture de trois mois l'hiver et un mois l'été, l'arrêté prévoit une fermeture d'à peine un mois (du 22 janvier au 20 février), ce qui est bien trop court pour atteindre l'objectif d'un seuil de mortalité non dangereux pour le cétacés. 

2) La senne, méthode de pêche à risque pour les cétacés, n'est pas concernée par les fermetures.

3) Les bateaux de moins de 8 mètres ne sont pas concernés par les fermetures, or 17% des bateaux de la flotte de pêche de la façade atlantique font moins de 7 mètres.

4) Le golfe du Morbihan, le bassin d'Arcachon et l'estuaire de la Gironde ne sont que partiellement concerné alors que les scientifiques recommandaient la fermeture dans tout le golfe de Gascogne. 

5) Les fermetures ne s'appliquent pas aux bateaux équipés de pingers, alors qu'il est reconnu que ces dispositifs de dissuasion acoustique ne sont pas assez efficaces. 

6) Les fermetures ne s'appliquent pas non plus aux bateaux équipés de caméras, alors qu'avoir une caméra à bord n'empêche évidemment pas de remonter des cétacés dans ses filets (et, à ce jour, seuls 25 bateaux sont effectivement équipés de caméras....)

7) Pour les navires qui se sont engagés à s'équiper mais qui ne peuvent pas être effectivement équipés avant le 15 janvier 2024 (indisponibilité des équipements incapacité des prestataires de l'installer à bord du navire....), la fermeture s'applique à la carte (une période fixe de six jours du 22 janvier au 1er février inclus et deux périodes de dix jours consécutifs à la carte entre le 15  janvier et le 31 mars).

Si le gouvernement espère faire croire qu'il respecte la décision de justice, qu'il sache que le SEPANSO n'est pas dupe: cet arrêté vise en fait à permettre aux armateurs et aux marins de poursuive leur pêches tranquillement, au mépris de la protection indispensable de la biodiversité, au premier rang de laquelle les population de mammifères marins.  

mercredi 6 septembre 2023

Sortie en mer du 6/9/23.

Sortie en mer avec Explore Océan pour un parcours de 75 km en mer, au large de 30 km, sur des fonds de 600 mètre, un peu de vent le matin force 4, et mer  calme l'après midi, retour à 15 h 30 au port.
Beaucoup de poisson lune, jusqu'à 20 ind, et deux espèces de cétacés observés
dauphin commun et bleu blanc.


















dimanche 18 juin 2023

Roger Payne, le chercheur qui a découvert le chant des baleines, est décédé.

 Roger Payne a découvert et étudié le chant des baleines, allant jusqu'à sortir un album de ces envoûtantes vocalisations. Son travail aura permis de sensibiliser le public sur le sort de ces cétacés, longtemps chassés.


La révélation d'un chant envoûtant conduisant à une prise de conscience collective. C'est ce qu'a permis Roger Payne, le bioacousticien américain ayant découvert le chant des baleines à bosse. Il est décédé le 10 juin 2023 à 88 ans.

Un article pionnier publié dans Science en 1971

Roger Payne obtient en 1961 un doctorat à l'Université de Cornell (Etats-Unis). S'il étudie tout d'abord l'ouïe des chauves-souris, des hiboux et des insectes, il se tourne finalement vers l'écoute des baleines. "A la fin des années 60, les deux chercheurs américains Roger Payne et Scott McVay, accompagnés leurs femmes respectives, travaillent sur des enregistrements sonores de la US Navy qui contiennent des émissions sonores de baleines à bosse, raconte à Sciences et Avenir le bioacousticien Olivier Adam (Sorbonne Université). Et ils font une découverte majeure : ces vocalisations sont organisées dans le temps, sous forme de phrases, et ces phrases se répètent, créant ainsi des chants".

https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-marins/roger-payne-le-chercheur-qui-a-decouvert-le-chant-des-baleines-est-decede_171966?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR16mzgXaeFQ4cYN2Zets0k8SQih0v-vbnDfHeoFiy7_TlUb5uujsoo

lundi 24 avril 2023

Comment observer des baleines (sans les mettre en danger) ?


Une baleine grise effectue un « spy-hop », un geste qui la place en position verticale et lui permet de jeter un œil aux environs, tandis qu’un bateau s’attarde en arrière-plan. Des touristes du monde entier embarquent pour admirer les baleines de près. Mais il peut être difficile de trouver des guides responsables qui ne mettent pas en danger ces géants des mers.

PHOTOGRAPHIE DE THOMAS P. PESCHAKNAT GEO IMAGE COLLECTION

https://www.nationalgeographic.fr/animaux/comment-observer-des-baleines-sans-les-mettre-en-danger?cmp=soc-fb-o%3Alnk%3AEDITORIAL%3ANGLocalSites%3A%3Amovhp%3A%3A19000100%3A%3Angfr&fbcli

DE ANNE KIM-DANNIBALE
PUBLICATION 13 AVR. 2023, 17:29 CEST

Ces excursions bénéficient en général aux les baleines, mais elles peuvent également les crisper. Voici comment faire en sorte que votre voyage leur fasse plus de bien que de mal.

Partir sur la piste des orques à lors d’un circuit touristique baleinier peut donner lieu à des photos de vacances qu’on n’aura l’occasion de prendre qu’une seule fois dans sa vie. Quoique mémorables pour les touristes, de telles entreprises peuvent forcer les cétacés à abandonner des terrains de chasse cruciaux pour eux, à se séparer de leurs petits et même les accabler d’un stress débilitant.

La Commission baleinière internationale (qui supervise la pêche à la baleine et le tourisme baleinier dans le monde entier) répertorie une cinquantaine de pays qui se sont dotés de règles pour encadrer le tourisme maritime, qu’il s’agisse de distances de sécurité à respecter ou bien de durées maximales que les bateaux peuvent passer auprès d’un groupe de cétacés. Si le tourisme baleinier connaît un essor dans le monde entier, les touristes ont du mal à savoir si les guides locaux sont au courant des régulations qui encadrent la pratique, ni s’ils les respectent.

Étant donné que les espèces et les communautés côtières sont diverses et variées, les régulations et les ressources varient selon les régions : ce qui fonctionne à Tromsø, en Norvège, peut ne pas fonctionner à Baja California, au Mexique. Ainsi, il est difficile d’imposer des restrictions homogènes dans le monde entier et de les faire appliquer de manière uniforme.

Ces facteurs peuvent grandement compliquer la tâche des touristes qui attendent avec impatience depuis longtemps une telle virée en mer. Il existe cependant des choses que vous pouvez faire avant de vous lancer pour faire en sorte que votre expérience soit inoubliable tout en participant à la protection des animaux et à la pérennisation de leur avenir. Voici ce qu’il faut savoir.

lire la suite avec le lien source.

mercredi 19 avril 2023

Sortie en mer du 19/4/23 avec Explore Océan.

Ce mercredi 19/4, nous avons parcouru 36 milles nautique et avons été sur des fonds de moins 650 mètre, et jusqu'à 27 km au large. 
La mer était formé entre force 3 le matin , puis 2 l'après-midi, avec un ciel sans nuage, mais un petit vent frais.
Ce fut un festival de Globicéphales. et environ 40 Grands dauphins, 1 dauphin commun. 


Il observe 

Saut d'un globicéphale



Le souffle des globicéphales




Les mères avec leurs petits

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Deux des 40 grands dauphins.



Navigation sous vol.