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mercredi 10 janvier 2024

Réponse de Hélène Peltier suite à l'article paru dans Sud-Ouest Nature, je lui avait demandé son avis.

Bonjour Andréas,

Les dauphins en général ont une reproduction lente, et peu de petits par femelle, ce qui en fait le groupe de mammifères marins qui se remet le plus lentement des suites d'une pression anthropique.

Les différents seuils maximum de captures accidentelles proposés par les grands accords internationaux prennent cela en compte, plus l'incertitude autour du nombre de captures en mer.

Ainsi, le seuil OSPAR est de 985 captures de dauphins communs/an pour toute la zone Gibraltar aux eaux norvégiennes. Le PBR est de 4500 captures/an pour la même zone (avec d'autres objectifs de conservation). 

Les seules captures recensées dans le golfe de Gascogne sont déjà au delà de ces seuils pourtant calculés pour toutes les eaux européennes! Si on rajoute les captures dans les eaux espagnoles, portugaises, anglaises et irlandaises, on est TRES largement au delà.

Le bon Etat Ecologique de la DCSMM propose un seuil de 2000 captures dans le golfe de Gascogne. Avec 5 000 à 10 000 captures/an dans nos eaux, on voit bien que tous les seuils proposés sont très largement dépassés.

Et à travers l'analyse des animaux échoués, on commence à voir des changements dans les paramètres démographiques liés à la pression de la pêche sur les dauphins communs.

Donc on ne peut pas dire que les populations vont disparaître la semaine prochaine, mais en tout cas ça n'est pas soutenable à moyen ou long terme pour la population.

pour aller plus loin: https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr/wp-content/uploads/2023/02/2022_Note-methodologique-Demographie_Pelagis.pdf

Bonne journée,

Hélène Peltier

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