












1° Les observations de cétacés de 1985 à 2014 à Ouessant. 2° Les observations sur le ferry Bilbao-Portsmouth de 2000 à 2010. 3° Les Sorties en mer sur le Gouf de Capbreton depuis Saint-Jean-de-Luz jusqu'à Bilbao. 4° Guide des cétacés dans la golfe de Gascogne. 5° livres et infos diverses.
Lundi 21 juillet, deux plaisanciers ont été secourus après que leur voilier a été attaqué par des orques, près de Deba, au large du Pays basque. Cette nouvelle attaque relance les questions sur le comportement de ces cétacés. Pour Paris Match, le biologiste Renaud De Stephanis apporte son éclairage sur ce phénomène unique.
Ce devait être une belle après-midi sur la côte basque espagnole. À bord de leur voilier, deux navigateurs français filaient au large de Deba, petite station balnéaire nichée entre Saint-Sébastien et Bilbao. Puis, sans prévenir, la mer s’est animée. Des silhouettes noires et blanches sont apparues sous la coque. Des orques. Leur voilier Azurea a été « attaqué » par les mammifères alors qu’il se trouvait à deux miles nautiques de la côte basque. Les occupants ont lancé un « May Day », un appel au secours, raconte ICI Pays basque. La société de sauvetage et de sécurité maritime espagnole a dû les secourir. Les deux passagers, dont un âgé de 60 ans, ont été amenés sains et saufs au port de Getaria.
Cette attaque n’est pas un cas isolé. Depuis 2020, les eaux entre le Portugal, l’Espagne et le sud-ouest de la France sont le théâtre d’un phénomène aussi spectaculaire qu’inquiétant : des orques s’attaquent aux bateaux. Plus de 700 interactions ont été recensées en cinq ans, certaines bénignes, d’autres dramatiques. « Ce comportement est unique. On ne l’observe nulle part ailleurs dans le monde », nous explique Renaud De Stephanis, président du CIRCE, un centre de recherche basé en Andalousie. Le chercheur suit ces orques depuis des années. Il les connaît presque individuellement. Parmi elles, une femelle baptisée White Gladis est soupçonnée d’avoir initié ce comportement étrange, que les scientifiques refusent de qualifier de violent. « C’est probablement un jeu, pour elles », avance-t-il. Les orques ne s’en prennent jamais aux humains. Elles s’acharnent sur les safrans, désarment les voiliers, puis repartent. Sans une égratignure sur les équipages.
Il s’agirait donc d’un jeu, ou peut-être d’un rituel. Une poignée d’individus -45-, au sein d’une population d’orques ibériques déjà classée en danger critique d’extinction, répètent ces attaques méthodiquement. « Elles ont développé un comportement culturel unique, comme les chimpanzés ou les corbeaux », décrypte M. De Stephanis, avant d’ajouter : « C’est aux humains de s’adapter à ces comportements. »
Grâce aux cartes publiées en 2023 par son équipe, et aux conseils de prudence diffusés auprès des navigateurs, les incidents ont déjà chuté de près de 80 % en deux ans. « Aujourd’hui, les gens savent qu’il ne faut surtout pas s’arrêter quand on croise des orques », poursuit-il. « Car c’est à ce moment-là qu’elles attaquent. ». Avec ses équipes, Renaud De Stephanis continue de faire de la prévention auprès des marins pour que ce chiffre tende vers zéro.